C’est le premier album publié en 2003 de cette sensation cubaine qui emporte la jeunesse de la plus peuplée et la plus musicale des îles caraïbes. Originaires d’une périphérie massivement africaine de La Havane, Flipper (Haniel Gonzalez Martinez), El Doctor (Javier Duran Webb) et White (José Angel Sastre Pérez) martèlent un reggaeton flamboyant avec leurs succès Pideme et Matame, un hip hop afro-latin qui ne renie pas ses racines cubaines, son, timba, et s'inpire aussi de la cumbia de Colombie ou du calpyso de Trinidad et Tobago. Cubanito 20.02 (février 2002, la date de formation du trio) réussit dès ce premier essai et ses deux tubes estivaux à faire passer sur les ondes bien officielles de la république dite marxiste le reggaeton, ce rap tropical jugé jusqu’alors culture underground des mauvais garçons de l’île en forme de crocodile. Le régime du parti unique considère toute accointance avec la civilisation yankee comme néfaste pour la santé idéologique de son peuple. Mais Cuba n’est qu’à 150 km des côtes nord-américaines d’où l’on peut entendre le cri de ralliement du trio, « uh laca laca lah ! », qui fuse des rues et des fenêtres des foyers cubains. Au-delà de ses douze titres originaux, le CD offre en bonus un remix du titre Deja Que Te Coja, outre ceux de Pideme et Matame, bien entendu, ou plutôt bien écoutés.
Par Hadi Omar | akhaba.com